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POUR UNE REPUBLIQUE SOLIDAIRE ET FRATERNELLE

par Lucien PAMBOU ancien conseiller municipal UMP/LR 2008/2014


Coupe du monde 2014 : pourquoi Hollande et Sarkozy devraient prendre exemple sur Deschamps

Publié par Lucien Pambou sur 25 Juin 2014, 12:50pm

 
LE PLUS. La belle victoire de la France face à la Suisse vendredi soir a réveillé l'espoir de nombreux Français. Les Bleus pourraient-ils faire un exploit et arriver en finale de ce Mondial ? Pour notre contributeur Lucien Pambou, l'équipe doit tout au coaching exemplaire de Didier Deschamps. Un homme qui devrait inspirer nos politiques.
 

Édité par Louise Pothier  Auteur parrainé par Maxime Bellec

 

 

Stop à la sinistrose ! Français, aimez-vous les uns et les autres, le ciel français est redevenu bleu. Tout le monde doit être prêt à s’embrasser. Le chômage n’existe que dans les têtes, la France est sur le retour, la grande et puissante France. Merci Monsieur Deschamps.

 

Je rêve ou je suis dans la réalité ? Eh ben non, je suis bien en France, dans mon beau pays, prêt à célébrer ce qu’il avait brûlé hier. Comme quoi, nous sommes peut-être un grand pays, mais assez fragiles psychologiquement, même si nous disons le contraire.

 

Une fois ces remarques de bas étage et de garçon insolent établies, essayons à la manière d’un apprenti sociologue, que je revendique être, de décrypter le coaching de Didier Deschamps et de montrer comment cet exemple du football peut servir les politiques dans la gestion du pays, c'est-à-dire de notre maison commune, la France.

 

Deschamps a fait oublier les erreurs de ses prédecesseurs

 

Didier Deschamps a réussi à faire oublier deux entraîneurs dans le coaching des Bleus : Raymond Domenech après la triste tragi-comédie de l’équipe de France à Knysna en Afrique du Sud lors de la Coupe du Monde en 2010 ; par ici la sortie pour Laurent Blanc, coach sans envergure, car il n’a pas réussi à amener les Bleus vers des chemins meilleurs et plus profitables à la solidarité collective et à la victoire.

 

On reconnaît mieux les actes de "bravoure" de Laurent Blanc sur ses paroles malheureuses à propos de la taille et du gabarit des joueurs de l’équipe de France qui seraient plus grands, plus puissants que les joueurs espagnols plus petits, plus rapides et plus clairvoyants dans le jeu.

 

On sait ce qu’il est advenu à l’équipe d’Espagne au Brésil : ils sont rentrés à la maison. Voilà, Monsieur Blanc, où conduit l’intelligence de jeu des joueurs plus petits et plus mobiles ! L’équipe d’Espagne n’est pas en cause ici car elle a apporté au monde et continuera à le faire, un jeu léché, agréable et gagnant, mais l’équipe d’Espagne malheureusement un peu vieillissante. C’est vrai pour l’équipe nationale, c’est vrai aussi pour le Real Madrid, victorieuse cette année de la Champions League et dont on espère que les effectifs seront rajeunis.

 

Avec Raymond Domenech et Laurent Blanc, l’équipe de France a été en partie perçue sous l’angle "phénotypal" d’une équipe formée de noirs, de maghrébins et de quelques petits blancs de banlieue, gagnant beaucoup d’argent, avec un ego surdimensionné. Certains écrivains de renom (nos lecteurs les reconnaîtront) ont pu se demander si la bigarrure de l’équipe de France à prédominance noire, c’était vraiment la France.

 

Il a ressoudé l'équipe

 

Le coaching des Bleus par Didier Deschamps balaie d’un revers de main et d’un coup de pied de l’âne toutes ces supputations malsaines pour ne regarder que des Bleus qui font la France et qui font France.

 

Deschamps a quatre qualités : il est psychologue, pédagogue, communicant et tacticien. Avant d’expliquer les liens entre ces quatre qualités, il faut reconnaître que toute la France constate qu’il a réussi à créer un groupe, une bande de "petits gars" au sens de copains, disponibles entre eux et avec le public.

 

D’ailleurs, les médias ne s’y sont pas trompés car ils insistent sur ces éléments de solidarité, avec comme résultat la meilleure attaque de toutes les équipes du Mondial, devant l’Allemagne (8 buts contre 6).

 

Avec Deschamps, nous sommes rentrés dans l’univers du jeu lisible car expliqué en amont aux joueurs. La solidarité n’empêche pas les compétences individuelles, mais la solidarité avant tout, la loyauté et donc l’amitié dans le jeu, des qualités qui sont absentes de l’univers politique où le triomphe de l’ego surdimensionné est préféré à la solidarité collective des troupes.

 

Une approche nouvelle de la solidarité

 

Le coaching de Deschamps est intéressant car il exprime en creux et de façon visible l’homme qu’il est et le professionnel qu’il a été en tant que joueur capitaine qui a le meilleur palmarès de France, n’en déplaise à Michel Platini (grand joueur par ailleurs) et à ses supporters. Michel Platini, icône du football français, surtout des médias, n’a pas le palmarès d’un Deschamps peut-être plus effacé mais tellement travailleur et convainquant.

 

D’ailleurs, Michel Platini, les Tigana et Fernandes n’ont jamais réellement admis les réussites des Bleus emmenés par Deschamps dont l’icône a été Zidane parce qu’il avait marqué deux buts en 1998 et qu’en 2006, il avait réussi à emmener la France en finale perdue contre l’Italie.

 

Pourquoi Deschamps est-il atypique pour la société française qui valorise une fausse solidarité, une fausse égalité, mais recherche les voies et moyens pour privilégier l’individualisme dans toutes les activités sociales ?

 

En France, la solidarité est beaucoup plus verticale car elle légitime le chef et celui qui donne les ordres, acceptés ou contestés. On l’a vu en Afrique du Sud. Deschamps est pour une approche horizontale de la solidarité dans l’effort, cette approche est expliquée aux joueurs et n’exclue pas la position de donneur d’ordre, de la composition de l’équipe et de la stratégie du jeu du chef Deschamps.

 

Deschamps cumule des qualités évoquées en amont de mon texte.

 

1. Deschamps est psychologue

 

Deschamps sait parler aux égos et aux statuts de stars montantes des Bleus, sans diminuer leur apport personnel, il met l’accent sur la collectivité comme source de gain possible.

 

Le joueur Nasri de Manchester City pour ne pas l’avoir compris, n’a pas été retenu en équipe de France. Sa sortie malheureuse dans les médias en critiquant Deschamps est pitoyable.

 

2. Deschamps est pédagogue

 

La pédagogie est le point fort de Deschamps. Expliquer ce que l’on fait et le mettre en pratique sur le terrain par une discipline collective simple. Les deux buts encaissés contre la Suisse à cause d’un relâchement euphorique feront l’objet d’un diagnostic minutieux et d’une explication de la part du coach pour éviter pareille mauvaise surprise en 8e de finale.

 

Si on quitte le champ du foot pour retrouver celui de la politique, on s’aperçoit que nos politiques sont incapables de diriger la maison France avec les qualités de psychologues et de pédagogues comme le fait Deschamps dans le coaching des Bleus.

 

3. Deschamps est un fin communicant

 

Deschamps communique à merveille en équipe de France. Il s’adresse à la fois à des individus pétris d’égo et à un groupe. Il met en avant la notion de disponibilité. Il renvoie l’image subliminale d’une France solidaire pour le jeu, appliquée pour réussir ensemble.

 

On s’adresse à des Français, à des citoyens et non à des phénotypes. Pas question ici de discrimination positive, ni de CV sans photo, puisque le choix des joueurs a été clair (et sans jeu de mots) sur des critères explicites de jeu, de compétence footballistique. Dans ce domaine, on ne peut pas tricher car cela se verrait. Rien de tel dans la vraie vie dite sociale de la maison France où le choix des hommes, malgré leurs compétences, repose sur des critères discriminants et de séparation.

 

Que nos hommes politiques, nos entreprises, s’inspirent de l’exemple de Deschamps pour manager les activités sociales, économiques et politiques en choisissant les hommes et les femmes non sur leur phénotype mais sur leurs qualités professionnelles intrinsèques. L’équipe de Deschamps n’est pas une équipe Black-Blanc-Beur mais une équipe de Français tout court.

 

Quelque soit l’aventure de l’équipe de France dans ce Mondial, Deschamps a déjà gagné pour le championnat d’Europe de 2016 : créer une équipe solidaire et ne pas hésiter à faire confiance aux jeunes pétris de talent, ce qui manque beaucoup à notre société qui préfère l’ancienneté à la compétence.

 

4. Deschamps a un grand sens tactique

 

C’est la marque de fabrique de Deschamps comme joueur capitaine et comme entraîneur aujourd’hui. Au cours de ce mondial, il expérimente les couples d’attaquants avec un pivot de référence Benzema qui, tout star qu’il est au Real Madrid, se met aux services de l’équipe et marque des buts, ce qui ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps.

 

Deschamps lui a parlé longuement, lui expliqué les enjeux et Benzema devient l’idole des foules brésiliennes. Pour Deschamps, à chaque jour suffit sa peine. On est heureux après avoir gagné un match, on ne fait pas de la fausse humilité en ne le disant pas, mais le match gagné n’est pas la satisfaction ultime. On se remobilise pour le prochain match.

 

La France va peut-être rencontrer le Nigéria deuxième du groupe F en 8e de Finale et ensuite en découdre avec l’Allemagne en quart de finale. Que la France se rassure, l’Allemagne, tout en restant une équipe forte, n’est pas un monstre de guerre footballistique. Le Ghana l’a prouvé le 21 juin en obligeant l’Allemagne à un match nul.

 

 

Que nos hommes politiques qui se disent normaux (François Hollande), qui veulent tout changer (Nicolas Sarkozy) ou qui pensent qu’il faut faire de la politique autrement (Montebourg, Raffarin et autres), s’inspirent de l’exemple du coaching de Deschamps pour gérer la Maison France (ce qui est beaucoup plus difficile, j’en conviens) et pour éviter que la France ait du mal avec ses "Bleus".

 

 

 

 

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