A droite et au centre les candidats aux primaires de novembre 2016 sont connus. A droite il s'agit de Sarkozy, Juppé, Fillon, Bertrand, Lemaire, Kosciusko-Morizet et d'autres éventuellement. Au centre on attend les positions de Lagarde de l'UDI et de Bayrou du MODEM. Les primaires constituent une révolution pour la droite longtemps habituée à désigner son chef par acclamation au lieu de passer par les urnes. Cette révolution culturelle est le fait du Parti Socialiste qui, en organisant les primaires en 2011, a permis à François Hollande, et contre toute attente, d'apparaitre comme le candidat de tous les socialistes.

 

Les primaires sont ambigües car elles consacrent l'union autour du candidat désigné mais laissent ouverte la critique de sa politique et de sa vision par les candidats qui n'ont pas été choisis. Nous le voyons tous les jours avec la contestation de la politique de Hollande par Martine Aubry dont la formule « Là où il y a un flou, il y a un loup », comme disait sa grand-mère, est restée célèbre pour qualifier la politique ambigüe (qui ne serait pas socialiste) de François Hollande.

 

 

Pourquoi les primaires à droite et pourquoi faire ?

 

Après la tragicomédie de l'élection du Président de l'UMP il y a un an, après la bataille des égos Fillon/Copé et en tenant compte du retour de Nicolas Sarkozy à la tête du mouvement, il fallait trancher de façon radicale sur le candidat qui doit représenter la Droite aux élections présidentielles de 2017. Pour Sarkozy l'alternance à la politique de François Hollande est en marche et rien ne l'arrêtera ; pour Juppé il faut réformer en profondeur et de façon consensuelle la société française ; pour Fillon il faut une rupture programmatique nette.

 

On attend les propositions des autres candidats. Dans tous les cas, il ne suffit pas d'énoncer des propositions communes mais on espère des candidats une vision, un projet et une méthode pour organiser les différentes réformes en faveur du renouvellement politique, économique, social et culturel de la société française. Il faut que les positions des uns et des autres soient claires pour que le choix des électeurs des primaires se fasse sans ambiguïté. Au-delà de la technique électorale (respect de la charte de la primaire, corps électoral élargi au centre, contribution de deux euros par personne et par scrutin, surveillance de la procédure électorale par la haute autorité de l'UMP, mise en place des conditions techniques d'organisation), les candidats doivent réussir à convaincre les électeurs.

 

Cette opération de conviction doit permettre d'inscrire la France sur des deux quinquennats 2017 et 2022 (même si l'on sait qu'à chaque jour suffit sa peine et que 2017 est le point de départ de l'alternance). Les primaires doivent devenir un référent culturel de la droite et du centre pour choisir les candidats et pour permettre au candidat choisi de ne plus avoir à régler les problèmes d'intendance politico-idéologique dans son propre camp.