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POUR UNE REPUBLIQUE SOLIDAIRE ET FRATERNELLE

par Lucien PAMBOU ancien conseiller municipal UMP/LR 2008/2014


La réélection de Obama et la classe politique française

Publié par Lucien Pambou sur 9 Novembre 2012, 17:10pm

Pourquoi Barack Obama n'aurait pas pu être élu en France

Modifié le 09-11-2012 à 09h08

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Temps de lectureTemps de lecture : 3 minutes

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Par 
Conseiller municipal (UMP)

LE PLUS. La réélection de Barack Obama soulève d'intéressants parallèles entre les États-Unis et la France. Lucien Pambou, co-fondateur et ancien secrétaire général du CRAN (Conseil représentatif des associations noires), s'interroge aujourd'hui sur les clivages politiques et sociaux qui, en France, feraient encore obstacle à une telle élection.

Édité par Gaëlle-Marie Zimmermann   Auteur parrainé par Maxime Bellec

Barack Obama lors de son discours de victoire à Chicago le 7 novembre 2012 (C. CARLTON/SIPA)

Barack Obama lors de son discours de victoire à Chicago le 7 novembre 2012 (C. CARLTON/SIPA)

 

Une partie du peuple français aime Obama et le dit avec enthousiasme, car pour cette partie du peuple français (blanc, noir, maghrébin, asiatique) Obama incarne une projection de ce que devrait être la réelle vie politique et économique de leur pays.

 

Un président noir en France ? Impossible pour l'instant

 

La réalité montre que le rêve de cette partie de la population est un rêve par procuration car en France, malgré les avancées sociologiques, il faudra attendre des lustres pour qu’un Noir soit président de la République et encore plus pour un Maghrébin et un Asiatique. On me répondra : encore faut-il qu’ils aient les capacités nécessaires et qu’ils appartiennent à des partis politiques. Dont acte. On peut rétorquer en disant que les pesanteurs sociologiques et historiques de notre pays inclinent à dire que le moment arrivera un jour peut-être, mais quand, nul ne le sait.

 

La société française est ainsi faite. Il faut le dire sans tension et sans polémique car la structuration politique, historique, économique et culturelle de la France n’est pas comparable à celle des États-Unis. Néanmoins il faut reconnaître à la France le fait d'avoir opportunément donné à tous ses sujets (appartenant à la métropole ou à l’Outre-Mer) la capacité de citoyenneté, ce qui lui a évité les questions ou les problématiques de droits civiques comme aux États-Unis, même si les revendications nationalistes comme en Algérie n’ont pas été étouffées.

 

La classe politique française n'aime pas Obama

 

Si la société française est quasiment pro-Obama, rien de tel dans la classe politique française, même si certains déclarent être des obamistes de premier rang. Obama agace parce qu’il est président de la première puissance mondiale et parce qu’une partie de la classe politique est honteuse d’elle-même et pense que les États-Unis sont allés trop loin.

 

La victoire d'Obama en 2008 était une divine surprise. La réélection de Obama devient un agacement. Il faut se souvenir que Nicolas Sarkozy en 2008 s’était proposé de partager le leadership mondial avec Obama, mais il a très vite déchanté car les États-Unis sont une grande puissance et la France une puissance moyenne ou, si on dit les choses autrement, la France est un État par ses dimensions géographique et démographique semblable à un État américain mais avec une diplomatie autonome et l’arme nucléaire.

 

Dépasser les questions raciales 

 

La classe politique française doit réfléchir sur les évolutions en cours dans le monde et surtout depuis la réélection de Obama. La question raciale aux États-Unis est progressivement dépassée, même si elle demeure, et clive de manière subtile la société américaine.

 

Ce qui fonde les Etats Unis, à savoir le rêve pour tout immigré de devenir américain et de promouvoir l’Amérique, devient une réalité. Le prochain président américain demain sera peut-être une femme ou un originaire d’Amérique latine. Le poids de la démographie ne signifie pas tout, mais l’évolution des idées culturelles et les progrès de la société transforment en profondeur les Etats Unis d’Amérique.

 

La réélection de Obama doit être un moment de relecture tranquille des transformations en cours dans notre société. Il ne s’agit pas de copier les évolutions américaines mais de les regarder de façon analytique pour prendre appui dans la résolution de nos difficultés actuelles au plan économique et au plan sociétal.

 

Admettre l'évolution de la société

 

Des questions fondamentales comme l’immigration, le mariage pour tous dont les homosexuels doivent être des boussoles d’analyse et de réflexion pour la France de demain. Il faut que la classe politique française s’émancipe, voyage un peu plus dans le monde pour regarder celui-ci dans les yeux et pour voir comment les transformations qui ont lieu ailleurs peuvent aider la société française à bâtir un projet collectif, différent de celui que nous connaissons fondé souvent sur les jérémiades, les critiques systématiques et la reconquête politicienne des élections perdues.

 

La réélection de Obama peut être le point de départ d’une lecture différente par la classe politique française des problèmes du monde sur tous les plans, démographiques, politiques, économiques, sociaux et culturels.

 

 

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