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POUR UNE REPUBLIQUE SOLIDAIRE ET FRATERNELLE

par Lucien PAMBOU ancien conseiller municipal UMP/LR 2008/2014


Retour de Sarkozy, vraie ou fausse nouvelle : pour quelle stratégie et pour quoi faire ?

Publié par Lucien Pambou sur 13 Septembre 2014, 20:18pm

 
 
 

LE PLUS. Officiellement, Nicolas sarkozy n'est toujours pas candidat à la tête de l'UMP ni à l'élection présidentielle de 2017. Mais il faut le préciser, car la presse et les militants UMP en parlent comme si c'était déjà le cas. Et il faut dire que les sondages le donne en bonne position face à ses adversaires tels que François Fillon et Alain Juppé. Analyse de notre contributeur Lucien Pambou.

Édité par Rémy Demichelis  Auteur parrainé par Maxime Bellec

Nicolas Sarkozy choisira-t-il la voie de la primaire ? (ABDULLAH DOMA / AFP).

 

Sarkozy serait de retour, dit-on ici et là, pour se présenter à la présidence de l’UMP ou directement comme candidat à l'élection présidentielle de 2017. Pour le sarkozyste que je suis, revendiquant mon sarkozysme (en raison de la capacité d’entrainement et de volontarisme et du courage de l’ancien président), je regrette, à titre personnel, que l’ancien président qu’il a été, se rabaisse au niveau des Partis pour diriger l’UMP qui doit lui servir de rampe de lancement pour l’élection présidentielle de 2017.

 

Je suis assez d’accord avec Henri Guaino, député des Yvelines et porte-plume de Sarkozy de 2007 à 2012, pour dire que lorsque l’on a été ancien président, on ne se rabaisse pas dans la course et dans la quête de la présidence du Parti qui vous a aidé à occuper la plus haute fonction de la République. Les choses étant ce qu’elles sont, je vais essayer de m’interroger à haute voix avec les lecteurs du Plus, militants ou non.

 

La France des petites jalousies personnelles

 

Sarkozy revient à la tête de l’UMP. Il va en prendre la présidence car les jeunes populaires, ceux de la droite forte, emmenés par Geoffroy Didier et Guillaume Pelletier, le souhaitent ardemment.

 

D’autres militants, plus âgés, le souhaitent après l’image dévastatrice de la bataille Fillon/Copé pour la présidence. Sarkozy revient aux affaires et l’ancien président croit en sa bonne étoile, malgré les mésaventures politico-judiciaires pour lesquelles les différents juges souhaitent l’entendre. Sarkozy pense que Hollande n’est pas à la hauteur de la fonction et que son élection a été un accident, malgré son intelligence académique, car c’est bien le problème du président Sarkozy face aux nombreux diplômes de François Hollande. Ainsi va la France des petites jalousies personnelles.

 

Que Sarkozy se rassure, il n’y pas de relation établie de façon évidente entre instruction scolaire fortement réussie et intelligence politique pour diriger un pays.

 

Le centre est éclaté

 

Sarkozy est attendu comme un messie à la tête de l’UMP, Jean-François Copé a dit qu’il souhaitait son retour de façon ardente, une façon pour lui de reprendre pied dans les intrigues de la politique à un niveau national après l’affaire Bygmalion (Laurent Wauquiez a donné son accord et, d’ici le congrès, la liste des ralliés de fraîche date à Nicolas Sarkozy va s’allonger).

 

La droite républicaine a besoin d’un chef qui montre la voie et qui montre la lune. Au centre, pour des raisons médicales et peut-être personnelles, Jean-Louis Borloo a décidé de jeter l’éponge et de se mettre en marge de la politique, mais jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy revienne aux affaires et demande à Borloo de façon très subtile de ramener le centre dans l’escarcelle sarkozyste.

 

Le centre est éclaté entre les partisans de Borloo et de Bayrou qui sont beaucoup plus prompts à voter pour Juppé. Mais Sarkozy ne veut pas de primaires à droite. Élu à la présidence de l’UMP, il fera tout pour la suppression de celles-là.

 

Mariton, Le Maire et Bertrand ont un rôle à jouer

 

Il reste à Nicolas Sarkozy de réinventer l’organisation de l’UMP et lui-même. Qu’en pensent Juppé et Fillon qui se sont déjà déclarés pour les primaires ?

 

La guerre ne fait que recommencer car elle ne s'est jamais éloignée compte tenu des personnalités en présence qui hier étaient été encore ensemble.

 

Les choses sont différentes aujourd’hui. Chacun des grands acteurs du mouvement populaire, à savoir Juppé, Fillon, Sarkozy, veut jouer sa partition. Il ne s’agit pas de minimiser le rôle de Mariton, Le Maire et Bertrand qui peut être important dans la recomposition de l’UMP, mais on peut constater, sans les réduire à un rôle de subalterne dans la course à la présidence, que ces candidats veulent simplement prendre date pour mieux se situer par rapport aux grands candidats que sont Juppé, Fillon, Sarkozy et éventuellement revenir dans la course pour un poste ministériel, si d’aventure Sarkozy était à nouveau élu président de la République en 2017.

 

Encore faut-il que son retour attendu soit réel et effectif.

 

Sarkozy et l'option de la fausse humilité

 

Juppé et Fillon ont un agenda commun qui est celui des primaires. Sur le plan politique, Juppé fort de sa place en haut des sondages si on tient compte de l’opinion des militants de l’UMP et d’une grande partie des électeurs de droite et du centre, estime que son heure est venue.

 

Après avoir servi Chirac, Balladur et Sarkozy, Juppé, "le meilleur d’entre nous" comme l’appelait Chirac, semble penser que Sarkozy ne sera pas choisi lors des primaires.

 

Fillon a un agenda qui colle à celui de Juppé, mais qui est différent car il porte malgré lui le symbole de l’impuissance et de diviseur, comme certains aiment à le dire au sein de l’UMP après la lutte fratricide l’ayant opposé à Copé en 2012 pour l’élection de président de l’UMP. Copé, que je n’ai pas cité comme grand candidat, pour l’instant se contente de coller à la roue de Sarkozy.

 

Nicolas Sarkozy a un calendrier différent de ceux de Juppé et Fillon. Revenir par les primaires serait une longue marche, difficile, car son image, si elle reste intacte auprès des militants UMP, est un peu abîmée auprès des électeurs du centre qui n’ont pas supporté ses approches "buissonesques" au cours de l’élection présidentielle de 2012 et son accointance avec les thématiques du Front national sur l’immigration, sur l’identité nationale.

 

Politiquement et stratégiquement, Nicolas Sarkozy choisit de revenir par le bas en prenant la tête du Parti [même s'il reste officiellement candidat non déclaré, ndlr]. Cette façon de faire va être saluée, car populaire et humble. Sauf que, cette stratégie basse cache une stratégie haute qui vise à prendre tout le Parti, à l’élargir au Centre par la création d’un vaste mouvement de la droite et du centre, un peu l’image de ce que Chirac avait fait en 2002 quand Juppé et lui ont créé l’UMP.

 

Les primaires pour les présidentiells : le problème

 

Sarkozy, en créant ce vaste mouvement, auquel il faudra trouver un nouveau nom, a plusieurs objectifs, voici les plus vraisemblables :

 

1. Faire disparaitre le nom de l’UMP auquel se trouvent accolées de nombreuses affaires,

 

2. Organiser un vaste congrès en 2015 ou 2016,

 

3. Au cours de ce congrès, ou avant c'est-à-dire au moment de la prise de l’UMP, modifier les statuts en reléguant aux calendes grecques le principe des primaires.

 

4. La modification des statuts de l’UMP voulue par le peuple souverain des militants, la convocation d’un congrès, la suppression du principe des primaires au nom de la lutte contre les divisions à droite ; tous ces éléments auront pour but de rendre inutiles l’organisation des primaires pour les présidentielles et donc illégitimes les candidatures de Juppé et de Fillon, à moins que ceux-ci persistent dans leur volonté d’aller jusqu’au bout. Ce qui permettra à Sarkozy de les faire apparaître comme des diviseurs, de les montrer comme dépassés et de valoriser la jeunesse montante de l’UMP, celle de la droite forte mais aussi sociale, puisque Wauquiez s’est rallié à Sarkozy.

 

Sarkozy a un boulevard devant lui

 

Sarkozy se considère comme béni des dieux, avec une baraka forte. Non seulement l’impéritie en matière de communication de Hollande ajoutée à l’insuffisante explication de sa politique économique ouvre la voie au retour de Sarkozy, si retour il y a, car là encore la vie politique nous a habitué à de nombreux revirements. Mais il y a aussi les disputes Copé, Fillon, affaire Bygmalion qui ont élargi le boulevard du retour de Nicolas Sarkozy aux affaires.

  

Reviendra ou ne reviendra pas ? Peu importe l’attitude de Nicolas Sarkozy et la décision qu’il va prendre, mais tout porte à croire que l’envie d’en découdre, c’est à dire de revenir, est plus forte que l’attitude de commentateur "immobile" de la vie politique française dont il est l’un des acteurs importants après 30 ans de mandats politiques dont 5 ans de présidence de la République.

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