En créant le Front National, Jean-Marie Le Pen avait un objectif : être une voix contestataire dans un paysage politique français qui, depuis la 5ème République, était en voie de recomposition. Jean-Marie le Pen n'a jamais voulu le pouvoir, et encore moins gouverner la France. Ce n'est pas le cas de sa fille Marine Le Pen, ni de sa petite fille Marion Maréchal-Le Pen qui, de façon très subtile, imposent un modèle « matriarcal » de gouvernance dans un pays comme la France où le patriarcat et le machisme masculin sont dominants au niveau de la gouvernance dans les partis politiques.

Premier tour

Quelque soit la lecture que l'on peut faire du premier tour et des résultats, sans être adepte des idées de Marine Le Pen, on est, malgré tout, forcé de reconnaitre que c'est une stratège. Elle est en train de réussir là où son père a échoué : faire du Front National un parti acceptable pour les Français qui votent pour lui. Peut-être dans quelques années le Front National arrivera-t-il aux affaires ?

Après le premier tour des départementales, Nicolas Sarkozy, l'UMP et l'UDI sortent grands vainqueurs. L'humiliation attendue du PS n'a pas eu lieu et l'abstention prophétisée par les instituts de sondage n'est pas là. Marine Le Pen qui a voulu faire du Front National le premier parti de France après le premier tour, n'a pas totalement réussi son projet. En revanche, le Front National est implanté dans toute la France : ce qui était impensable avec Jean-Marie Le Pen est devenu une réalité avec sa fille Marine Le Pen qui, par son action, favorise la tripartition du paysage politique français.

 

Tripartition du paysage politique français

 

Il y a deux partis républicains du gouvernement : l'UMP et son allié traditionnel l'UDI et le Parti Socialiste et son allié turbulent les Verts. Il faut désormais introduire un troisième acteur : le Front National de Marine Le Pen. Le deuxième tour des départementales s'annonce difficile pour l'UMP qui a beaucoup de mal à contenir son allié traditionnel dans la trajectoire du ni-ni, ni FN, ni PS, en cas de choix au deuxième tour. Pour l'UDI, la stratégie du vote républicain énoncé par le Parti Socialiste ne doit pas être rejetée en bloc, elle doit faire l'objet d'une appréciation au cas par cas.

Si Marine Le Pen n'a pas réussi au soir du premier tour à devenir le premier parti de France, son installation en tant que force de référence dans le paysage politique français accélère la tripartition de celui-ci avec des conséquences futures qui vont sûrement mettre en difficulté l'UMP et le PS.