François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti Socialiste, devenu Président en 2012, est resté le même sur sa manière de percevoir et d'analyser l'espace politique français. Hollande est un homme de synthèse qui sait qu'aucune décision ne doit être prise de manière réactive. François Hollande analyse le problème, en tire des conclusions idoines et prend des décisions.

Le problème pour Hollande ce sont les Verts qui depuis leur départ du gouvernement, risquent de lui faire défaut au premier tour des présidentielles de 2017. Cécile Duflot, grande dirigeante du mouvement Europe-Ecologie-Les Verts, a quitté le gouvernement et semble se rapprocher du Front de Gauche pour dire à Hollande qu'il est temps d'infléchir sa ligne politique et économique qui doit être plus orientée à gauche.

Dans le magazine Challenges, François Hollande a dit qu'il ne changerait pas de politique et Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, demande au Président de la République d'opter pour plus de réformes économiques plus libérales. C'est un Casus Belli pour Cécile Duflot qui estime que François Hollande a trahi ses engagements de 2012. Pour le Président Hollande, c'est une aubaine qui lui permet de retrouver ses habits d'ancien premier secrétaire du PS en organisant une synthèse sur le dos des Verts.

 

Travailler les Verts

Concernant les membres de ce parti, François Hollande a deux fers au feu. Le premier fer est la proposition qu'il fait de façon subliminale au sénateur Jean-Vincent Placé, à la secrétaire nationale des Verts Emmanuelle Cosse et au député européen des Verts de la Loire Atlantique François de Rugy: rejoindre le gouvernement après les élections départementales des 22 et 29 mars 2015.

L'autre fer est porté en direction de monsieur Jean Luc Bennhamias, vice-président du MODEM (après avoir rejoint son président François Bayrou), qui pourrait créer un nouveau parti des Verts au centre en raison de son départ du MODEM.

François Hollande a compris que les communistes, qui étaient les alliés traditionnels de François Mitterrand, sont remplacés aujourd'hui par les Verts. S'ils ont une grande audience électorale, ils restent marqués par des divisions politiques qui font l'objet de railleries dans l'espace politique français de la part des citoyens et des autres dirigeants politiques. Les divisions des Verts traduisent des conceptions différentes de l'écologie. C'est ainsi que l'on peut analyser la formation Europe-Ecologie-Les Verts qui doit son existence à un grand leader européen, Daniel Cohn-Bendit, qui a été rejoint par d'autres membres de la société civile favorable à l'écologie.

 

2017 dans la ligne de mire

François Hollande, homme de synthèse, a compris, même si c'est un pari risqué, qu'il fallait diviser les Verts pour mieux les réunir de façon à espérer être présent au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Hollande a médité le principe politique toujours permanent de François Mitterrand: pour être présent au second tour de l'élection présidentielle en France, il faut rassembler son camp et ses alliés.

Pour ne pas avoir médité et compris cette leçon politique, Lionel Jospin et le Parti Socialiste ont été éliminés au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Ce qui a entrainé la présence de Jean-Marie Le Pen du Front National au second tour.

Le Président François Hollande fait un pari risqué: isoler Cécile Duflot, figure militante et connue des Verts, pour mieux façonner sa stratégie présidentielle pour 2017, car le Président, quoiqu'il dise et affirme, se présentera en 2017.