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POUR UNE REPUBLIQUE SOLIDAIRE ET FRATERNELLE

par Lucien PAMBOU ancien conseiller municipal UMP/LR 2008/2014


Comment Hollande compense sa baisse de popularité en France par une stratégie de défense militaire de l'Afrique

Publié par Lucien Pambou sur 20 Mai 2014, 22:15pm

 

 

Le PlusTémoins, Experts, Opinions

 

 

François Hollande, laminé par les sondages en France, impose sa stature... en Afrique

Publié le 19-05-2014 à 12h41 

 

LE PLUS. François Hollande a organisé un sommet pour la sécurité au Nigéria ce samedi 17 mai à l'Élysée. Les principaux pays frontaliers du Nigéria étaient présents. Avec cette rencontre, le président de la République confirme sa volonté de faire exister la France en Afrique. Quels sont les enjeux de ce positionnement ? Le décryptage de notre contributeur Lucien Pambou.

Édité par Mathilde Fenestraz Auteur parrainé par Maxime Bellec

 

 

Samedi 17 mai 2014 à Paris, François Hollande a réuni à l’Élysée les principaux États (Bénin, Cameroun, Niger, Nigéria, Tchad) qui sont directement sous la menace du groupe terroriste Boko Haram.

 

 

Un groupe terroriste puissant

 

Au cours de ce sommet, la plupart des chefs d’Etat ont fait le constat de la férocité et de la barbarie de Boko Haram contre les populations civiles, les lieux d’éducation, les débits de boisson mais surtout contre les enfants

 

 

Le groupe Boko Haram est lourdement armé avec des armes sophistiquées et des financements importants. L’origine des armes est en partie liée à la guerre en Libye et au Nord du Mali en revanche, concernant les financements, il se dit, et souvent sans le début de la moindre preuve, qu’une partie du financement du groupe terroriste Boko Haram proviendrait de la traitrise de certains officiers nigérians qui alimenteraient ce groupuscule grâce aux fonds que l’État consacre à la lutte contre Boko Haram.

 

 

Certains estiment aussi que l’origine des fonds doit être recherchée du côté du Proche et du Moyen-Orient et surtout dans les micros États pétroliers et gaziers.

 

 

Hollande, chef de guerre

 

 

Le sommet se propose de mettre en place une nouvelle coordination avec des moyens logistiques et surtout une valorisation de la stratégie de renseignement militaire pour essayer de traquer Boko Haram. Une approche géopolitique marquée autour de l’intensification des moyens concernant le bassin du lac Tchad a été adoptée.

 

 

Au-delà des effets d’estrade et de la démonstration de la volonté des États de favoriser l’unité des pays concernés afin de mettre hors d’état de nuire Boko Haram, il n’est pas inintéressant de revenir sur le principal bénéficiaire de ce sommet, à savoir le président de la République François Hollande qui a définitivement endossé ses habits de chef de guerre et de protecteur de l’Afrique alors qu’au plan national, il est au plus bas dans les sondages.

 

 

Hollande, homme fort... en Afrique

 

Dans son discours de Dakar de 2012, François Hollande a dit vouloir rompre avec la Françafrique caractérisée par sa diplomatie de secrets et les réseaux.

 

 

François Hollande est intervenu en janvier au Mali, a contribué à la mise en route des institutions maliennes, la force Sangaris est présente en République Centrafricaine et voilà le sommet de Paris où il a régné en maître de cérémonie.

 

 

François Hollande a définitivement gagné car il a compris que dans la mondialisation actuelle, la France doit continuer à jouer son rôle traditionnel de protecteur de l’Afrique (même en période de réduction budgétaire et au nom de ses intérêts commerciaux et d’influence politique) pendant que les autres États préfèrent valoriser sur ce continent leur pratique commerciale, c’est le cas de la Chine.

 

 

Seule la France s'intéresse à l'Afrique

 

 

On comprend mieux que, malgré la fin de la guerre froide, la notion géopolitique de zone d’influence n’a pas disparu mais se transforme car des menaces nouvelles apparaissent comme le terrorisme ou la piraterie maritime. François Hollande poursuit son offensive en Afrique car il sait que les grandes puissances s’en désintéressent, tout au moins au plan de l’envoi des troupes.

 

 

Les Africains, surtout francophones, sont démunis stratégiquement, militairement et organisationnellement sur la manière de combattre les nouvelles menaces.

 

 

La France élargit son champ d’action au-delà de sa sphère traditionnelle francophone et répond à la demande du Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique et devenu récemment première puissance économique africaine.

 

 

De son côté, le Nigéria observe que la Grande-Bretagne, puissance colonisatrice historique, ne fait rien pour l’aider à combattre Boko Haram.

 

 

La France et son président de la République sont donc les bienvenus et lors, de sa visite en février 2014 à Abuja, pour l’anniversaire de la fédération nigériane François Hollande a été sollicité par le président nigérian Jonathan Goodluck pour l’aider à combattre Boko Haram.

 

 

L'Union africaine absente du sommet de Paris

 

 

Voilà donc François Hollande dans le rôle du sage blanc dans le village africain, ce qui tend à montrer que les Africains, malgré leurs grands discours de solidarité et de familialisme, sont incapables d’organiser leur propre défense, voire leur propre destin.

 

 

Cette incapacité n’est pas simplement liée à une absence de financement ou d’ingénierie mais aussi assez bizarrement à une volonté de ne rien faire, car jusque-là les actions des terroristes ont été localisées à des territoires, comme Boko Haram au Nigéria.

 

 

Les égoïsmes en matière de souveraineté, les tensions de frontière entre pays (Nigéria et Cameroun à propos de l’île Bakassi) constituent autant d’éléments supplémentaires pour montrer la difficulté qu’ont les Africains à parler d’une même voix.

 

 

Fait marquant et étonnant : l’Union africaine était absente à ce sommet de Paris.

 

 

Voilà cette Afrique qui revendique sa place dans la mondialisation et le concert des continents mais qui est incapable de s’organiser réellement pour prendre toute sa place et faire en sorte que les États qui composent ce continent africain quittent leur statut de sujet d’hier pour celui d’acteurs d’aujourd’hui et de demain dans la mondialisation.

 

 

 

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